Jour de pluie (PV:Setsuna)

Je n'aime pas l'extérieur. D'ailleurs ,je ne l'ai jamais vraiment aimé. Ce n'est pas à cause du temps aléatoire, de ce soleil qui brûle ou de cette fine pluie s'infiltrant au travers des vêtements les plus imperméables. Ni à cause de la température changente.
Ce jour-là, c'était la pluie et un froid polaire qui dominaient.Je m'étais échappée pour quelques heures de "ma" maison. Ils étaient sympatiques par moment mais surtout franchement insupportables la plupart du temps. Je m'assis sur un banc lourdement. Du repos ,je ne demandais que ça. Je remarquais que j'était la seule dehors. Un peu normal ,par ce temps. Un sourire plus léger qu'habituellement flottais sur mes lèvres. Non pas parce que mon humeur était sombre mais plus car le regard des autres me dérangeait.
Je relevais la capuche de mon sweat incroyablement noir et presque dénué de tout ornement. Presque. En vérité ,je me demandais pourquoi je n'avais pas coupé ces oreilles de chats gigantesques avec un morceau de tissu écossais rose cousu grossièrement pour en symboliser l'intérieur. Je dois quand même avouer que même si je n'aime pas habituellement les choses kawaii , j'adorais ce sweat. Je l'avais acheté il n'y avait pas longtemps. En dessous je portais la chemise obligatoire mais j'avais laissé ma cravate bleue au dessus. Elle était de la même couleur que ma jupe d'école.
Pourtant je n'allais pas au lycée. Pas aujourd'hui en tout cas. Je ricanais doucement. L'école avait fermé execptionnellement et je n'en connaissais pas vraiment la cause. On m'avait brièvement parlé d'un suicide. Mais je doutais que ce fut l'origine de la fermeture. La raison de mon rire si saugrenu ? La plupart des lycéens avaient planifiés des sorties et compté sur un soleil radieux. Eh ben non.
Je levais mon bras pour lire l'heure et passer un peu le temps. Je fermais et ouvrais mes doigts tour à tour. Fermés, la pluie ne passait pas.Ouvert ,le contraire. Je suis sûre que quiquonque m'aurait vue ,m'aurait prise pour une débile mentale.
Je me demandais ce que Neko faisait.Etait-elle sous la pluie comme moi ou s'était-elle réfugiée chez elle ?Je ne la rejoindrais pas aujourd'hui.En effet , dans tout les livres que j'avais lus,tous conseillaient de lacher de temps en temps la prise car sinon l'amitié périrais.Et je ne voulait pas que le soleil de mon monde s'éteigne.


{c'est très court mais je pense que je ferais mieux après}

((Moi je trouve ça bien assez long, c'est mieux que moi en tout cas))

"Fichue journée", pensais-je amèrement.

Tout avait commencé de bonne heure ce matin, au saut du lit,lorsque j'ai découvert que deux œufs aux motifs bizarres y avaient élus domicile. J'ai donc passé la matinée à rechercher sur la toile quel était l'espèce qui pondait ce type d'œufs, puisque la curiosité m'empêchait de me rendormir, pour me rendre compte que le pourcentage d'informations utiles sur le net était aussi désespérément proche de zéro que le tour de poitrine de mon imbécile de voisine qui n'avait visiblement pas l'intention de baisser le son de sa fichue radio qui passait en boucle ce qui devait être la chanson la plus énervante de l'univers connu -Sugar baby love-.


Je pensais donc sortir faire du skate pour me calmer les nerfs quand il a commencé à pleuvoir, après quoi j'avais envisager de jouer un peu de basse pour me rappeler que mon nouveau jeu de cordes n'arrivait que dans trois jours –mes doigts étaient rouge de rouille quand je jouait depuis quelques temps, pas étonnant que le son ne soit plus top-, et que mon abruti de père avait laissé un mot sur la table me rappelant de téléphoner à l'école pour l'inscription –Fais le toi-même !-.


Je décidais donc de sortir de ce fichu appartement qui criait à qui voulu l'écouter "Père célibataire cherche désespérément femme de ménage", et montait dans ma chambre pour m'habiller. Exaspérée par la météo qui allait m'obliger à porter un jeans et sweat épais, je me jetais dans une bataille à corps perdu contre ma garde-robe, pour en déniché un jeans troué qui allait faire le service minimum-comprenez taille basse-, un t-shirt incroyablement ringard qui allait bien heureusement être recouvert d'un de mes sweat à capuche préféré, vert terne arborant le logo d'une marque de skate.


Ma capuche mise par-dessus mes cheveux coiffés à la va-vite, je me dirigeais vers le parc où les gens ne devaient pas se bousculer pour aller, d'ailleurs, la rue commerçante était vide; mais, à peine arrivée, je constatais que je n'étais pas seule : une jeune fille, visiblement plus vieille que moi mais à l'air un peu paumé –elle jouait à fermer et ouvrir sa main, bizarre non ?- était assise seule sur un banc. J'allais l'ennuyer un peu pour égayer ma journée.


"Yo", lui ais-je crié de ma voix légèrement éraillée.

J'en était là à mes réflexions quand une fille m'aborda. Il ne me fallut qu'un coup d'oeil pour m'en faire le profil.
Plus jeune que moi. Peut-être en 4 ème. Un jean et un sweat. Quoi de plus banal ? Ah oui ,des cheveux mal coiffés. Je ne suis pas spécialement pour les jeans troués non plus. C'est bien un peu mais à trop trouer,on finit par avoir l'air d'une clocharde. Un petit air provoquant qui ne me disait rien de bon se peignait sur son visage.

Je n'ai jamais vraiment subit des gens qui voulaient m'embêter. Chez mes parents ,ils se faisaient détruire en vitesse. Après dans la rue ,j'avais mon père de remplacement qui me protégeait. Et ce jour-là ,ça devait changer. Toutes les choses changent de toute façon.
J'avais lu dans son regard et avait trouvé un certain malheur mélé de colère . Et qu'elle voulait s'amuser avec moi. Me faire tourner en bourrique serait un terme plus exact.

Je laissais passer un long temps avant de répondre. Pour choisir les bons mots et surtout , surtout pour l'embéter. Je ne voulais pas la casser. Pas encore.
Et puis , après tout , je n'avais rien à faire. Tout mon temps pour moi. Aussi me délectais-je de la voir attendre ma réponse. Quand elle ne s'y attendait plus, je répondit lentement et laissais le silence s'installer.

Salut ...

Il y avait deux possibilités. Soit elle se rendrait compte que j'était vraiment une débile mentale , soit elle comprendrait que j'allais jouer et entrer dans son jeu. Je penchais plutôt pour la première possibilité car j'étais presque certaine qu'elle m'avait vue passer le temps avec mes doigts.
Pourtant j'étais sûre en étant assise qu'il n'y avait personne. D'ailleurs nous étions les seules personnes dans le parc à coup sûr. Elle devait elle aussi être un peu comme moi pour aller dans un parc sous la flotte.

C'est à dire soit idiote soit bizarre.J'hésitais à la classifier dans la deuxième catégorie.Elle avait quelque chose dans le regard qui me disait qu'elle pourrait peut-être redoutable ... ou pas du tout.

Il n'y a rien de pire qu'un abruti énervé qui fonce.A cette idée ,j'eu un instant peur.
Et si ça tournait mal et qu'elle me frappait ? J'ai beau parler ,mes mots auront faire mals ,si elle m'attaque , ... Je donne pas cher de ma peau.

Après cet instant de frayeur,je me ressaisis.Après tout ,elle était plus jeune que moi.Là ,je me comparais avec elle .Oui bon ,je sais que suis petite pour mon âge ,mais là , ...

J'avais exactement la même taille qu'elle.